Parlez-nous de vous
Je suis directeur de la réglementation à la Ville de Vincennes. À ce titre, je supervise notamment la gestion patrimoniale, locative et assurantielle, incluant la souscription et la gestion des sinistres.
Quelle est votre approche actuelle en matière de gestion des risques et comment percevez-vous l’évolution des défis auxquels les collectivités font face ces dernières années ?
Si l’on se concentre sur les risques liés aux bâtiments – en laissant de côté les autres typologies de risques –, deux contraintes majeures se dégagent. D’une part, les contraintes budgétaires : même si la Ville de Vincennes bénéficie d’une bonne santé financière, le contexte national impose des budgets serrés pour l’entretien des bâtiments et les cotisations d’assurance, avec des marges de manœuvre limitées. D’autre part, le faible niveau de concurrence sur le marché des assurances. Les villes de notre strate restent attractives, mais dans les petites communes, les acteurs locaux ont disparu et les grandes compagnies ne s'intéressent pas à ce segment, leurs offres étant souvent inadaptées ou trop coûteuses.
C'est pourquoi, il est essentiel d’aller au-delà des débats parlementaires du premier semestre et de traduire en actes les recommandations issues des livres blancs et autres guides de bonnes pratiques.
Ces orientations ne doivent pas rester théoriques : nous devons engager une mise en œuvre collective, adaptée aux réalités de chaque territoire. Cela suppose une démarche concrète, fondée sur l’écoute des besoins locaux, afin d’ajuster les dispositifs de protection du patrimoine public. Additionnées, ces contraintes rendent la situation complexe, d’autant que s’ajoute la question de la responsabilité pénale des élus. C’est donc une véritable équation à plusieurs inconnues qu’il faut parvenir à résoudre.
À Vincennes, ce sujet n’a pas été véritablement approfondi ces dernières années. Il existe donc un passif à traiter. C’est pourquoi nous avons lancé, il y a quelques mois, une démarche en partenariat avec notre assureur historique, SMACL Assurances, et CNPP, acteur reconnu, afin de mettre en place une approche structurée et complète.
Les élus s’impliquent-ils concrètement dans la démarche ?
Le sujet est désormais porté à la connaissance des élus, notamment en lien avec le contexte contractuel des assureurs et le renouvellement des principaux marchés d’assurance qui a eu lieu en 2025. Il est relayé à ce niveau et bénéficie du soutien direct du maire, que j’informe régulièrement.
L’objectif est de garantir la protection des citoyens et la sécurité juridique du maire, en évitant par exemple qu’un bâtiment ne s’effondre demain.
Crédit photo : Ville de Vincennes, photographe Nicolas Friess
Où en êtes-vous dans vos actions ?
La première étape-clé a été de trouver le bon interlocuteur. Nous travaillons actuellement avec CNPP pour définir un plan d’action simple, mais - je l’espère - efficace. Il s’agit d’une véritable collaboration, avec une approche partenariale qui donne tout son sens à la démarche. Ce choix s’est fait en concertation avec, Judith Nogueira, notre inspecteur SMACL, qui nous a apporté son aide.
Nous affinons aujourd’hui nos besoins afin de lancer la première action concrète : des visites de risques sur les bâtiments les plus sensibles de notre patrimoine immobilier.
Cette étape est prévue pour le premier trimestre 2026. La structuration de la démarche nous a pris quelques mois, mais nous sommes désormais prêts à passer en mode opérationnel. Ces visites permettront non seulement d’optimiser notre connaissance des bâtiments, mais aussi de renforcer nos compétences réglementaires. C’est pour cette raison que je me suis formé en septembre auprès de l’AMRAE et de la SMACL, afin d’élever notre niveau d’expertise sur le sujet.
Vous avez participé à la formation « gestion des risques » que nous organisons en partenariat avec l’AMRAE. Qu’en avez-vous pensé et retenu ?
J’ai déjà suivi plusieurs formations auprès d’organismes privés et publics, mais celle-ci a vraiment dépassé mes attentes. Le programme était bien sûr intéressant, mais ce qui a fait la différence, c’est la manière dont les formateurs l’ont animé, avec une approche très concrète. Le fait d’être en petit groupe a également permis d’aller en profondeur sur certains sujets. Les formateurs, forts de leur expérience terrain, ont créé un pont entre la théorie et la pratique, ce qui est essentiel. Le format, la taille du groupe, le pragmatisme des formateurs et, enfin, la présence d’un partenaire contractuel partageant son retour d’expérience, la SMACL, ont rendu la formation particulièrement dynamique.
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Retrouvez notre interview complète sur notre webmagazine SMACL INFOS de décembre 2025
Découvrez tous les détails de la formation à la gestion des risques proposée en partenariat avec l’AMRAE