Pouvez-vous présenter votre approche en matière de gestion des risques ?
Au sein de la collectivité, nous avons développé une gestion centralisée des différents risques et des polices d'assurance en relation avec les assureurs et les experts. Nous souhaitons couvrir la globalité des compétences et des biens de la collectivité, que ce soit la flotte maritime que possède le Département en tant qu’armateur, ou les risques automobile et responsabilité civile.
Concernant l’assurance de nos biens, nous avons déployé des réponses significatives pour l'ensemble du territoire. Le Département est maître d'ouvrage du Plan Digues financé par l’État (40 %), la Région (20 %), le Département (20 %) et les Communes (20%). Ce Plan, dont la conception et le suivi ont été assurés par l'État en concertation avec le Département, fait suite à l'événement Xynthia de 2010. Il porte sur un programme de 255 millions d'euros de travaux, pour renforcer, voire mettre en place de nouvelles protections contre la mer sur tout le littoral, y compris dans l'estuaire de la Gironde, à l'horizon 2030.
Quelle est la prise de conscience des enjeux actuels d'assurance des collectivités ?
Nous sommes conscients des multiples risques auxquels nous sommes confrontés, qu’ils soient climatiques ou liés à l'érosion et au recul du trait de côte. Il s’agit également de veiller au respect de la réglementation notamment en matière d’incendie en faisant des rappels réguliers à nos agents. Ce sont des problématiques auxquelles nous devons faire face de manière collective. Le Département, davantage pour des raisons budgétaires que pour des raisons d’assurabilité, s’est aussi délesté d’une grosse partie de son patrimoine.
Notre politique globale consiste plutôt à envisager de bénéficier d’une couverture d'assurance pour certains biens, à des conditions qui restent acceptables dans un contexte budgétaire fortement contraint depuis maintenant plusieurs années.
C’est pourquoi nous travaillons non seulement à la prévention de nos risques, mais également à une sélection des biens du département à assurer car nous savons que l’ensemble du patrimoine ne pourra pas être couvert demain.

Pouvez-vous citer quelques exemples ?
À titre d’exemple, nous possédons beaucoup de fortifications et de monuments historiques. Nous savons que ce sont des ouvrages anciens qui sont souvent implantés dans des lieux où le risque n'est pas intense. Nous considérons la possibilité de ne pas assurer ces biens afin de nous concentrer sur les biens fortement exposés. Peut-être qu’un ouvrage tel que notre Fort Boyard n’a pas besoin de figurer dans notre patrimoine assurable au même titre que d'autres sites de nature similaire qui se situent sur tout le département. Ce sont des arbitrages que nous sommes prêts à faire. Nous travaillons à sensibiliser nos élus et la direction générale à cette démarche qui est inéluctable.
Vous êtes engagés dans une démarche de réduction des risques? Quelles perspectives pour demain ?
Nous avons apprécié la démarche de la SMACL de venir nous sensibiliser très tôt au fait que quel que soit l'assureur, les conditions d’assurance allaient profondément être modifiées. Je souhaite vivement que l’on puisse maintenir le dialogue et la recherche de solutions avec notre assureur. Il ne s'agit pas de demander à l'assureur de couvrir l’ensemble de notre patrimoine. Nous avons conscience des limites de la démarche et des actions que les assureurs peuvent mener.
Néanmoins, nous serons toujours partie prenante de ces échanges et de cette volonté de collaboration afin d'entendre les doléances de nos partenaires et d'équilibrer notre politique d'assurance au mieux des intérêts de la collectivité.